FRED PALLEM AU DUC DES LOMBARDS - PARIS - 25 octobre 2011 |
Compte-rendu : Gilles LOISON. Photos : Patricia SMILEY/ Lorena FELEI |
Le concert a bien failli ne pas avoir lieu, Fred Pallem étant coincé dans la salle et n’arrivant pas à accéder à la scène («Par où je passe ?»). Après une brève présentation de François de Roubaix, Fred lance le thème de la bande originale de la série «Astralement vôtre», l’horoscope télévisé d’Elisabeth Teissier qui déchaîna les passions en 1975. Après une exposition du thème, l’orchestre se lance dans une impro où le synthé «aquatique» suggère quelques phrases de «L’Antarctique». Le navire de la Calypso ne tarde pas à franchir le flot dans le second morceau interprété par l’orchestre. Après la musique générique du film de Cousteau, la flûte de Jocelyn Mienniel accompagne les pinguouins de la banquise dans leurs déplacements et leurs jeux avec une impro virevoltante. Puis la Calypso reprend sa route sur la ligne de basse volontaire de Fred. Le piano entame ensuite les phrases heurtées des «Avions de tous les jours», court métrage de Jean-Jacques Languepin, l’un des thèmes les plus dynamiques du compositeur. Le synthé et la basse viennent compléter magiquement cette ode aux «oiseaux de fer» qu’affectionnait François de Roubaix. «Un tank pour l’aventure» s’invite sur un rythme de valse jazzy. Le thème est extrait de la partition du feuilleton de Christian-Jaque «A vous de jouer Milord» et presque aussitôt la flûte s’envole pour une improvisation débridée relayée par un synthé aux sonorités d’accordéon. La batterie laisse la place un temps, et même plusieurs, aux toms électroniques. Les baguettes de Vinz Taeger lancent un motif à la Isaac Hayes pour introduire «L’atelier», l’un des thèmes du court métrage «Comment ça va j’m’en fous» réalisé par François de Roubaix. Cette intro provient en fait de la musique du bulletin de l’AFI Magazine, un appel pulsé pour un générique d’informations. Après cette cavalcade énergique, la musique de l’atelier vient apaiser le tempo et nous plonger dans une douceur contemplative puis, à nouveau, les pulsions de l’AFI bousculent joyeusement l’onde calme et l’orchestre part en impromptus simultanés hallucinatoires. L’auditoire jubile ! Sous la forte lumière, Fred se rafraîchit et nous demande de nos nouvelles. Tout va bien. Il est content. Il présente Mademoiselle Juliette Paquereau, l’invitée du soir, qui se fraye un chemin difficile dans l’assemblée compacte. Déjà, une valse s’esquisse entre synthé et flûte pour amarrer la chanson de «Boulevard du rhum» et la voix rauque de Juliette se glisse dans une ballade version Lord Hammond. Messieurs les Anglais… Si la vague n’apparaît plus dans texte, elle sublime le mouvement qui berce la jeune femme. Juliette enchaîne avec «Loin», l’une des deux chansons de «Tante Zita» interprétées à l’origine par Joanna Shimkus. Le texte de Lucienne Hamon connaît de nouvelles résonances dans la bouche de Juliette qui convoque l’esprit d’Annie par delà ses errances. La main sur le cœur, le piano la soutient et la flûte la réconforte. Juliette repart à l’anglaise pour poser des paroles plaintives sur un adieu sous-marin, celui de l’enterrement des «Aventuriers». Un message pour François de Roubaix qui, lui non plus, n’a pu résister à l’appel des profondeurs. Mais Miss Paquereau se ressaisit bientôt pour enchaîner avec une chanson tirée de la musique refusée des «Poneyttes». Ce thème tonique pour guitare et batterie est subtilement augmenté pour la petite formation de Fred et le piano, les synthés et la basse fournissent un climat de mystère et d’action idéal pour le chant de Juliette. L’orchestre se retrouve sans voix et la flûte de Jocelyn nous entraîne en mer Rouge avec l’un des plus beaux thèmes composé pour le feuilleton de Pierre Lary, celui de Celima. La mélodie dépouillée ravive les images d’une aventure d’Henri de Monfreid dans une Afrique passée mais l’indicatif trépidant du Commissaire Moulin nous sauve de la larme qui commençait à poindre au coin de l’œil. Fred lance ensuite le thème de la répétition de «L’homme orchestre», une musique qu’il apprécie beaucoup. Batterie, basse et piano nous invitent à remuer les pieds lors de la répétition puis l’audition alors qu’une flûte «hippiesque» fait la liaison avec la chanson des poupons. Après quelques réglages de synthé, Fred annonce la musique du film de Jean Herman, «Adieu l’ami», restituée avec une belle vigueur par l’orchestre, Fred égrenant la mélodie à la basse, poursuivi par la batterie et le piano pour une fanfare new look. Le temps passe très vite et Fred nous quitte déjà avec un autre de ses thèmes préférés, celui de «La Scoumoune». Après une intro percussive et déglinguée avec trompette, wood block et guimbarde, le synthé s’insinue pour poser la mélodie mythique du film de Giovanni. Les musiciens : Le concert : DIAPORAMA DU CONCERT - Photos Patricia SMILEY + Lorena FELEI |