LA FERMETURE DE CANALWEB |
article
paru sur ZDNet et consultable sur : http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,2109439,00.htm |
Actualités A l'issue d'une période d'observation de six mois, le tribunal
de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire de
l'opérateur de télévision sur le web. Le tribunal
de commerce de Paris vient de trancher : Canalweb est placé en
liquidation judicaire. Une décision qui met fin au sursis de
six mois accordé pour trouver un repreneur. Selon l'opérateur
de télévision sur internet, deux solutions de reprise
auraient été formulées mais refusées par
le tribunal : d'un côté celle de WestCast (groupe Thalès),
de l'autre celle de StreamPower (groupe Bolloré). «Ils
étaient intéressés par notre plate-forme de diffusion
IP mais le montant de leur offre ( moins de 500 000 euros, ndlr) et
le nombre d'emplois qu'ils s 'engageaient à conserver a été
jugé insuffisant par l'administrateur judiciaire» explique
Jacques Rosselin, président et fondateur de Canalweb. Du coup,
c'est l'ensemble des actifs qui sera cédé au plus offrant
par le liquidateur : la plate-forme de diffusion, les trois studios
vidéo, les programmes et la participation de 20% dans le réseau
« TVWebRégions » fondé en août 2000
avec cinq groupes de la presse quotidienne régionale. En outre,
les 21 salariés encore en poste vont être licenciés. Lancé en juillet 98 avec 10 millions de francs sur le modèle du pionnier américaim Pseudo.com, Canalweb a été une des sociétés les plus emblématiques de la Netéconomie française avant de subir une crise de confiance de ses investisseurs. «La seule erreur que je reconnaisse est ma stratégie financière. Il me fallait des investisseurs de long terme et j'ai travaillé avec des fonds de capital risque. Durant plusieurs mois, ils n'ont cessé de nous pousser à grossir (CanalWeb a compté 130 salariés avec un million d'euros de charges fixes mensuelles, ndlr) avec l'objectif de réaliser une grosse plus value à la faveur d'une introduction en Bourse» admet Jacques Rosselin. «Dès le début, mon business plan prévoyait 300 millions de francs d'investissement sur 5 ans avec un équilibre en 2005. Tous les actionnaires s'étaient engagés la dessus et se sont bagarrés pour participer à notre plus gros tour de table de 130 millions de francs en mai 2000» poursuit-il, toujours convaincu qu'un bouquet de programmes télé ciblant des publics spécialisés est une entreprise qui peut réussir sur le web. Mais après le lancement d'une succession de nouveaux projets durant l'année 2000 (notamment l'ouverture de filiales en Europe), et l'explosion de la bulle spéculative autour des « jeunes pousses » du Net, les « capital risqueurs » du conseil d'administration deviennent très frileux. Deux plans d'économie sont décidés successivement en avril, puis en juin 2001. Selon Rosselin, le besoin de financement est alors ramené à 5 millions d'euros pour un équilibre prévu fin 2002 ou début 2003. Reste donc à préparer ce tour de table pour le mois de juillet. Mais l'opération capote suite au retrait de Galiléo et Paribas Affaires Industrielles (groupe BNP-Paribas) qui entraîne ceux de Vontobel et de Apollo Invest. Ne pouvant compter sur le seul soutien de ses investisseurs individuels (dont pierre Bergé, l'ex patron de Yves Saint Laurent), Jacques Rosselin entame des discussions avec Europe Online, opérateur luxembourgeois de télévision web par satellite, et Eutelsat en vue d'un adossement. C'est l'échec d'un tel rapprochement qui entraînera le placement de Canalweb en redressement judiciaire, en octobre dernier, qui obtiendra une période d'observation de six mois pour se relancer dans une activité « btob » de prestations techniques. |