"La Bande à de Roubaix"
 
Cette rubrique évoque sans exhaustivité les amis, copains, familiers, proches, musiciens, ... de François de Roubaix.
 
MAURICE LECOEUR
Maurice Lecoeur, musicien et ami de François de Roubaix
Maurice Lecoeur, musicien et ami de François de Roubaix
Maurice Lecoeur dans le film "Mais où sont passées les jeunes filles en fleurs ?"
de Jean Desvilles (1975)
Maurice Lecoeur lors de la première journée hommage
du 22 novembre 2003.
Maurice Lecoeur (Biographie par Gilles Loison)

Ingénieur électronicien de formation, Maurice Lecoeur passe ses moments de loisirs à jouer du piano dans l’orchestre des « Dixie Cats » dont ont fait également partie Stéphane Guerault (clarinette) et Nino Ferrer (basse). Les « Dixie Cats » se retrouvent souvent face au « New Orleans College » lors de concours d’orchestres de jazz du milieu des années 1950 ou à l’occasion de bals estudiantins de fin d’année (Boom HEC). C’est à cette époque que Maurice Lecoeur croise François de Roubaix.
Une dizaine d’années plus tard, au moment de mai 1968, alors qu’il travaille pour la Snecma, Maurice Lecoeur se voit refuser l’accès à son bureau par les grévistes. Il va se changer les idées en allant écouter Stéphane Guerault dans un club de la rue Saint-Benoît. Il retrouve là François de Roubaix qui l’invite chez lui, rue de Courcelles, le samedi suivant. Maurice est séduit par l’ambiance jazz chaleureuse qui règne dans le salon de musique de François. Il quitte la soirée émerveillé et décide de se lancer sérieusement dans la musique. Sa culture musicale classique se limite alors à Bach et Purcell, deux compositeurs qu’il affectionne particulièrement. Maurice découvre la musique de François, son écriture pour orchestre et il est fasciné. Pendant quelque temps, Maurice se rend rue de Courcelles, s’installe au deuxième piano du salon de musique et travaille sur des orchestrations que François lui confie. Le compositeur de « Boulevard du rhum » contrôle ponctuellement le travail de son élève et lui conseille de simplifier son écriture. Il lui transmet ainsi les bases du travail de musicien de cinéma. Plus tard, il lui confie quelques musiques pour des films publicitaires.
En 1969, François offre à Maurice l’opportunité de composer sa première musique de film pour Jean-Claude Roy, réalisateur que les deux hommes ont connu pendant leur service militaire au Service Cinématographique des Armées. Maurice compose trois thèmes pour le film de Roy et se trouve pour la première fois dans un studio d’enregistrement devant un orchestre. Malgré son appréhension, la séance se déroule idéalement. De 1970 à 1975, Maurice va mettre en musique des publicités, des courts et des longs métrages, chaperonné par François. Le style musical de Maurice est d’ailleurs assez proche de celui du compositeur des « Aventuriers ». Mais Maurice essaie de se démarquer le plus possible de son maître. Guy Printemps, le dernier arrangeur de François, se met également au service de Maurice Lecoeur. Pour un film érotique de 1974, Maurice a l’idée d’accompagner une scène « chaude » par une musique « hermannienne » avec des scansions dignes du meilleur des Hitchcock. Maurice participe également comme bassiste à plusieurs concerts de jazz avec François, Stéphane Guerault, Michel Klotchkoff.
La disparition brutale de François de Roubaix provoque un choc chez Maurice Lecoeur, comme chez tous les amis proches du musicien plongeur. Maurice est maintenant compositeur professionnel. Il commence à travailler pour la télévision et va développer une collaboration durable avec Jean-Pierre Richard, le créateur du feuilleton « Trois de Coeur ». Même s’il possède maintenant un style propre, quelques-unes des musiques de suspense de Maurice ont gardé l’influence de François. On ne peut s’empêcher de penser à ce dernier en écoutant la musique du générique de la série « Hôtel de police » dans les années 1980. Pour la télévision encore, Maurice fournit les partitions de quelques Maigret et, pour le cinéma, il compose une superbe musique, dominée par un accordéon nostalgique, pour « Erendira », film à l’atmosphère trouble de Ruy Guerra.
Tout comme son ancien maître, Maurice conçoit et produit ses musiques seul chez lui, faisant appel ponctuellement à Guy Printemps pour des compositions pour orchestre. Il est ainsi devenu, au fil des ans, un musicien dont l’humilité et la sensibilité renvoient directement à celle de François de Roubaix. Un compositeur et un technicien passionné qui a découvert son vrai destin un jour de mai 1968 rue de Courcelles.
Maurice Lecoeur s’en est allé discrètement, à quelques jours de l’automne 2008. Malgré son enthousiasme pour la vie et la musique, il n’a pu supporter plus longtemps le mal qui le rongeait depuis plusieurs années.
Fimographie de Maurice Lecoeur (par Gilles Loison)

1970 - Les petites filles modèles, Jean-Claude Roy
1971 - La maison, Gérard Brach
1971 - Odile, Etienne Becker (CM)
1971 - Rallyes, Christian de Cortauze (CM)
1972 - Un oiseau pas comme les autres, Jean-Pierre Rhein (CM), coll. Stef Guerault
1972 - Nouvelles galeries, Alain Jaspard (générique)
1973 - Le soleil qui rit rouge, Bruno Mario Kirchner
1974 - Les bijoux de famille, Jean-Claude Laureux
1974 - Faites chauffer la colle, Charles Gassot (CM)
1974 - Continuité de service, Michel Zimbacca (CM)
1975 - La poubelle, Alain Schlosberg (CM)
1975 - Pourquoi se contenter d’un plat unique, quand il y a des milliers de hors d’oeuvre, Alain Schlosberg (CM)
1975 - Pour les passagers du ciel (ECPA) (CM)
1976 - A la croisée des chemins, Francette Marquis (CM)
1976 - Le golf, sport de notre temps, Etienne Szabo (CM)
1976 - Peut-être en automne, Jeannette Hubert (TV)
1977 - Le cancer et vous, Bernard Joliot (CM)
1977 - Pour gagner au Mans, Gérard Hameline (CM)
1977 - Si vous n’aimez pas ça, n’en dégoutez pas les autres, Raymond Lewin
1977 - Philips
1977 - Toyota
1978 - J’aime tout, Raymond Lewin, collaboration Michel Colombier
1978 - Anatomie d’un moteur, André Cantenys (CM)
1979 - L’or blanc du Rhin, Francette Marquis (CM)
1980 - Les contes au fil de l’eau, Armand Bernardi, Stéphane Kurk (TV)
1980 - Le Far West, Jean-Pierre Richard (TV)
1980 - La rage de lire (TF1)
1981 - L’oeil de la nuit, Jean-Pierre Richard (TV)
1981 - Vacances à Bamako, Laurent Katz (TV)
1982 - Metro-bus-Paris, Pierre Willemin (CM)
1982 - Pleine lune, Jean-Pierre Richard (TV)
1983 - Erendira, Ruy Guerra
1983 - La colère de Maigret, Alain Levent (TV)
1984 - Maigret à Vichy, Alain Levent (TV)
1985 - Hôtel de police
1985 - Esclave et Pharaon, Patrick Meunier (TV)
1985 - Le déclic, Jean-Louis Richard
1986 - Modes in France (TV)
1986 - Marie love, Jean-Pierre Richard
1987 - Ring, Bourlem Guerdjou, Franck Jaen (CM)
1990 - Tom et Lola, Bertrand Arthuys (conseiller musical)
1992 - Marie Galante, Jean-Pierre Richard (TV)
François de Roubaix dans son studio d'enregistrement de la rue de Courcelles à Paris, en compagnie de ses amis.
Maurice Lecoeur (au premier plan) lors d'un boeuf avec François, Stef Guérault..., en 1975 Rue de Courcelles à Paris.
Ci-dessous, deux musiques de Maurice Lecoeur.
Fichiers au format MP3 et en mono.
Faible qualité sonore pour raisons de droits d'auteur.
Les Petites Filles Modèles (film de Jean-Claude Roy)
Roubaixienne